LA DISTRIBUTION DES AUTOPRODUCTIONS


La distribution des phonogrammes autoproduits demeure le gros problème pour tous les artistes qui prennent le risque de s'autoproduire. De nos jours la grande distribution, donc les grandes surfaces, possède une part considérable dans la vente des CD ou des livres. Une fois le CD produit, il va falloir le distribuer ou le vendre. Bien entendu l'artiste pourra en vendre lors de ses concerts et de ses dédicaces. C'est le meilleur moyen pour véhiculer l'image de marque de l'artiste. Les distributeurs où s'approvisionnent les grandes surfaces ne prendront pas forcément le risque de faire distribuer un artiste qui n'est pas connu car le référencement demeure toujours une problématique à cause du référencement et de la place dans les linéaires. En règle générale les grandes surfaces passent par un distributeur général qui leur fournit les CD des grandes maisons de disques quand ce ne sont pas celles-ci qui font la démarche elle-même. Les artistes autoproduits ont tout intérêt à se réunir pour créer une dynamique de distribution entre eux car ils ne pourront pas compter sur la grande distribution pour les faire évoluer dans ce domaine. Lorsqu'un artiste s'autoproduit, il aura toujours autour de lui des personnes qui vont lui demander son CD, ne serait-ce que par amitié ou par souvenir mais il ne faut pas que cela s'arrête là. Les efforts de l'artiste doivent être récompensés. A noter aussi que la distribution par concert est possible pour les artistes mais il restera toujours une chose évidente : si l'artiste n'est que l'inerprète, l'auteur ou le compositeur restera dans l'ombre car seul l'artiste est le vecteur de la promotion. Si l'interprète ne tourne pas il est évident que les CD vont rester au fond des placards ou des tiroirs. Une fois fini la petite tournée des personnes de son entourage ou de son cercle de famille il n'y aura plus grand chose à espérer de ce côté-là. Certains, disons les personnes qui regardent, pensent aussi qu'une fois un CD autoproduit c'est la fortune pour un auteur ou un compositeur. C'est tout à fait l'inverse. En règle générale il aura mis ses économies pour se faire plaisir oubliant les méandres de la distribution. Au bout du compte, il ne lui restera que ses yeux pour pleurer. C'est une passion onéreuse qui ne rapporte pas rien sinon des jalousies. Malheureusement il existe partout en France des artistes de grand talent, des auteurs et des compositeurs qui ont du talent. Tout ceci restera souvent au fond des tiroirs car, la plupart du temps, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Et ce n'est pas internet qui fera connaître ou distribuer les CD car la plupart des autoproduits disent que cela représente 1 à 2 CD sur une année. C'est de quoi décourager les plus persistants. Naturellement, le système de copies n'arrange rien. Il est aisé de copier un CD pour ne pas l'acheter car le prix d'un CD vierge, même taxé, ne coûte pas aussi cher que le CD original. Ce n'est pas aider la créativité. La sacem fait des efforts pour aider les auteurs et les compositeurs mais ces efforts sont insuffisants d'autant que la technologie va bien plus vite que leurs décisions dans le domaine des garanties pour les auteurs et compositeurs. Il faudrait aussi que le public comprenne que leurs idées préconçues sur les créateurs sont tout à fait à l'inverse de ces idées reçues ou pensées. La réalité est toute autre mais sans compositeur le public n'aurait pas la possibilité d'écouter de la musique dans leur salon, dans leur voiture etc... Ce sera seulement possible de voir de nouvelles créations si les efforts seront faits. La taxation des CD vierges ne résout nullement le problème car la répartition de ces nouvelles recettes est faite par rapport aux droits perçus donc répartit entre une infime partie d'auteurs. Dans une autre rubrique ce problème va être discuté. Puisque le sujet, sur cette page, réside sur le problème de la distribution il faut savoir que la marge des distributeurs est 33% sur les CD en moyenne (suivant s'il s'agit d'un album). Si l'artiste autoproduit décide de mettre un éditeur sur son autoproduction la part prise par l'éditeur est un minimum de 33% également mais la plupart du temps cela se négocie à 50%. Tout cela pour dire que la part des créateurs est minime par rapport à tout cela. Et pourtant sans ces créateurs tout ce monde qui gravite autour de la musique ou de l'édition n'aurait qu'à ranger ses bagages. Malheureusement c'est tout à fait l'inverse.

www.armandcarval.fr - 1965 -